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Cameroun / Crise anglophone : 130 civils tués en zone anglophone depuis juillet

- Le gouvernement camerounais rejette catégoriquement des « accusations portées inconsidérément contre des forces républicaines ».

Lassaad Ben Ahmed  | 11.12.2019 - Mıse À Jour : 12.12.2019
Cameroun / Crise anglophone : 130 civils tués en zone anglophone depuis juillet

Cameroon



AA / Yaoundé / Peter Kum

Les violences se sont intensifiées depuis juillet dernier dans les régions anglophones du Cameroun, faisant au moins 130 morts, a indiqué Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié le 10 décembre courant.

« Les violences se sont intensifiées depuis juillet 2019 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avec une recrudescence en août après qu’un tribunal militaire de Yaoundé a prononcé des peines à perpétuité à l’encontre de 10 leaders du gouvernement par intérim de l’Ambazonie à l’issue d’un procès entaché d’irrégularités », a souligné, mardi, l’ONG HRW.

« Les recherches de Human Rights Watch et les reportages des médias indiquent qu’au moins 130 civils ont été tués au cours de plus de 100 incidents depuis juillet et que des milliers de personnes ont été contraintes de fuir », a relevé HRW.

L’ONG a indiqué qu’étant donné les violences continues et la difficulté de recueillir des informations provenant des zones reculées, « le nombre de victimes civiles – incluant les personnes en situation de handicap – est très certainement plus élevé » par rapport à ses estimations.


Human Rights Watch attribue ces violences qui se sont poursuivies à « un rythme soutenu » aux forces de sécurité et de défense camerounaises et aux séparatistes armés qui s’affrontent dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

« Les autorités camerounaises et les séparatistes armées devraient cesser les abus à l’encontre des civils, tandis que les organisations internationales devraient respecter leurs promesses faites aux personnes les plus touchées par la crise, dont les personnes en situation de handicap », a déclaré Shantha Rau Barriga, directrice de la division Droits des personnes handicapées à Human Rights Watch.

Ces informations ont été rejetées par le gouvernement du Cameroun.

« Le gouvernement camerounais rejette catégoriquement ces accusations, portées inconsidérément contre des forces républicaines, engagées dans un combat pour la préservation de l’intégrité territoriale de l’Etat et la protection des personnes et des biens, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et ce, conformément à leurs obligations régaliennes, dans le strict respect des conventions internationales en matière des droits de l’Homme, et parfaitement conscientes de leur responsabilité », a déclaré à Anadolu René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement camerounais.

Pour sa part, le secrétaire à la communication du mouvement séparatiste anglophone, Chris Anu, indique que « les forces d’occupation du Cameroun », sont responsables de ces actes de violences.

« Dans sa recherche furieuse des combattants séparatistes, l’armée tue des civils et incendie des villages. Plusieurs personnes ont pris refuge dans les brousses. Rien n’a changé depuis l’organisation du grand dialogue », se plaint l’activiste anglophone Chris Anu.

Dans son bulletin mensuel, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha) avait rapporté en novembre que la situation humanitaire s’est dégradée, avec plus de 656 000 personnes déplacées internes dans les régions anglophones.

La crise anglophone qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun est née à la fin de l’année 2016 par de simples revendications corporatistes portées par des avocats et des enseignants.

A ce jour, elle s’est transformée en revendications séparatistes violentes et fait de nombreuses victimes coincées entre plusieurs feux.

L’on dénombre à ce jour plusieurs centaines de morts et de nombreuses personnes ayant fui les violences en direction du Nigeria.

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