Afrique

Burundi : Le Parlement européen appelle à la libération des reporters d’Iwacu

En 2018 et 2019, le Burundi est placé à la 159ème position en ce qui est de la liberté de la presse (classement RSF)

Mona Saanounı  | 16.01.2020 - Mıse À Jour : 16.01.2020
Burundi : Le Parlement européen appelle à la libération des reporters d’Iwacu

Burundi

AA/Burundi

Le Parlement européen a demandé aux autorités burundaises à abandonner les poursuites contre les quatre journalistes du journal Iwacu et à les libérer immédiatement et sans condition, lit-on dans une Résolution adoptée ce jeudi.

« Nous appelons également à la libération de toutes les autres personnes arrêtées pour avoir exercé leurs droits fondamentaux », ajoute-t-il, évoquant le cas de Germain Rukuki, un défenseur des droits de l’Homme sous les verrous.

A moins de cinq mois des présidentielles de mai 2020, le Parlement européen décrit une «détérioration continue de la situation des droits humains au Burundi».

Dans cette nouvelle résolution, le Parlement européen «condamne fermement les restrictions actuelles à la liberté d’expression au Burundi, y compris les restrictions plus larges aux libertés publiques ».

Cet appel du Parlement européen intervient après deux semaines que ces quatre reporters d’Iwacu à savoir Agnès Ndirubusa (service politique), Christine Kamikazi (Web radio), Egide Harerimana (rédaction anglaise) et Térence Mpozenzi ( caméraman) et leur chauffeur Adolphe Manirakiza aient comparu en audience publique le 30 janvier dernier. A cette occasion, le ministère public a fait un réquisitoire de quinze ans d’emprisonnement, la saisie de leur matériel et privation de leur droit de voter.

D’autres organisations internationales comme Reporters Sans Frontières (RSF), Human Right Watch (HRW), … des médias internationaux dont CNN, The Associated Press, Bloomberg News, The Boston Globe, Forbes, TIME Fortune et HuffPost (USA), Corriere Della Sera (Italie), De Standaard (Belgique), Deutsche Welle, Süddeutsche Zeitung, (Allemagne), Estadão (Brésil), The Financial Times, India Today (Inde), Le Temps (Suisse), Reuters, The Straits Times et TV Azteca (Mexique), ont déjà appelé à la libération de ces journalistes qui, selon eux, ‘’ ne faisaient que leur métier’’.

Accusés de ‘’complicité à l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’, les quatre reporters de l’hebdomadaire indépendant Iwacu et leur chauffeur Adolphe Manirakiza ont été arrêtés le 22 octobre, à Musigati, province Bubanza alors d’un reportage sur une attaque d’un groupe armé dans cette localité riveraine de la grande forêt Ikibira. Seul le chauffeur a été, par après, mis en liberté provisoire. Et d’après le code pénal burundais, en son article 610, cette infraction est punie par une servitude pénale de dix à quinze ans et d’une amende de 1.086 à 2717 dollars américains.

Iwacu, le seul journal indépendant encore fonctionnel après la destruction de quatre médias dans la foulée du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, n’est pas à sa première épreuve depuis la crise de 2015.

Son fondateur et directeur des Publications Antoine Kaburahe a été contraint à l’exil en 2015 et le journaliste Jean Bigirimana est porté disparu il y a déjà plus de trois ans. Menacée de mort, la famille Bigirimana (son épouse et ses deux garçons) a par après pris le chemin de l’exil vers le Rwanda voisin.

Depuis avril 2015, le Burundi n’a cessé de régresser en ce qui est de la liberté d’expression. Selon le classement Reporters Sans Frontières (RSF) en ce qui est de la liberté de la presse, en 2018 et 2019, le Burundi est placé à la 159ème position alors qu’en 2014, il était à la 142ème position.

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