Afrique

Burkina Faso : La situation des droits humains s'est dégradée en 2020

- Selon le rapport annuel d'Amnesty international

Fatma Bendhaou  | 08.04.2021 - Mıse À Jour : 09.04.2021
Burkina Faso : La situation des droits humains s'est dégradée en 2020

Burkina Faso


AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
Au Burkina Faso, en 2020, des groupes armés se sont livrés à des violations des droits humains, notamment des homicides et des enlèvements, dans le contexte du conflit armé, alors que les forces de sécurité ont, quant à elles, procédé à des exécutions extrajudiciaires et commis des actes de torture, a déclaré Amnesty international dans son rapport annuel publié mercredi soir.
Selon l’ONG, durant cette période, l’impunité demeurait généralisée, le droit à l’éducation était restreint, de même que la liberté d’expression et de réunion.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire sur fond d’attaques terroristes et de conflits intercommunautaires.
En 2020, le conflit armé s’est poursuivi, en particulier dans tout le nord et l’est du pays. Face à la situation, une loi portant institution de "volontaires pour la défense de la patrie" a été adoptée, autorisant ainsi le recrutement de civils locaux pour l’appui aux opérations militaires.
L’état d’urgence a été maintenu dans 7 des 13 régions du pays, "ce qui conférait aux autorités des pouvoirs étendus s’agissant des arrestations, de la détention et des restrictions relatives à la liberté de circulation", indique l’ONG.
Malgré ces mesures, des affrontements entre groupes armés ont éclaté régulièrement et la population civile a subi des attaques, souvent sous-tendues par des considérations ethniques et susceptibles de s’apparenter à des crimes de guerre.
Depuis le début de l’année 2020, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) maintient un blocus de la ville de Djibo dans la province du Soum (région du Centre-Nord), restreignant l’accès et la circulation des personnes sur 37 kilomètres, selon Amnesty international.
En mars 2020, les koglweogo, un groupe armé d’"autodéfense", ont effectué des raids contre des populations, selon l’ONG qui ajoute que le 11 mai, des gendarmes, accompagnés de "volontaires", ont arrêté au moins 25 personnes sur un marché de la ville de Kpentchangou (région de l’Est) et les ont placées en détention.
Le lendemain matin, 12 personnes ont été retrouvées mortes dans leurs cellules. La gendarmerie a nié toute responsabilité dans ces décès. Les autorités ont affirmé qu’elles diligenteraient enquête, mais aucune information à ce sujet n’avait été communiquée publiquement à la fin de l’année.
Selon le HCR, l’organisme des Nations unies chargé des personnes réfugiées, les violences fondées sur le genre, y compris les viols, les mariages précoces ou forcés, ainsi que la prostitution et les autres formes d’exploitation et d’atteintes sexuelles, se sont multipliées en raison du conflit.
"Il était difficile pour les victimes d’obtenir de l’aide car les services prodiguant des soins de santé sexuelle et reproductive étaient souvent perturbés par le conflit, voire inexistants", souligne le rapport.
En août, selon le HCR, on dénombrait un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison du conflit.
Le droit à l’éducation était fortement restreint du fait des attaques armées lancées par le GSIM et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) contre des établissements primaires et secondaires.
Des élèves, des étudiants et des enseignants étaient fréquemment menacés de violences. Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a indiqué que 222 professionnels de l’éducation avaient été "victimes d’attaques terroristes" entre janvier et avril.
Selon l’UNICEF, environ 3000 établissements scolaires étaient fermés en avril pour des raisons de sécurité.

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