AA / Khartoum - Istanbul / Adel Abdelrheem et Betul Yilmaz

Le président du Conseil souverain de transition soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, a déclaré jeudi que des civils déplacés marchent sur des milliers de kilomètres pour échapper aux attaques des Forces de soutien rapide (FSR), la puissante milice paramilitaire du pays.

« Les citoyens qui ont été déplacés de force d’El-Fasher, Bara et Al-Nahud ne se sont pas rendus à Nyala, Al-Foula ou dans aucune zone sous contrôle des milices dans les villes du Darfour ou du Kordofan occidental », a écrit Burhan sur le réseau social américain X.

Le leader soudanais a souligné que ces civils « ont choisi de marcher sur des milliers de kilomètres vers des zones sous contrôle de l’État et des forces gouvernementales, où ils trouvent sécurité et les besoins essentiels de la vie ».

Le mois dernier, les FSR ont pris le contrôle d’El-Fasher, la capitale du Darfour du Nord, et y ont commis des massacres, selon des organisations locales et internationales, alors que des alertes avaient été émises sur le risque que cette offensive renforce la partition géographique du pays.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, près de 89 000 personnes ont été déplacées d’El-Fasher et de ses environs depuis le mois dernier, portant le nombre total de déplacés à plus de 10 millions à travers le pays.

Sur les 18 États que compte le Soudan, les FSR contrôlent désormais les cinq États de la région du Darfour, à l’exception de quelques zones au nord du Darfour du Nord encore sous contrôle de l’armée. L’armée soudanaise continue de dominer la plupart des 13 autres États situés au sud, au nord, à l’est et au centre du pays, y compris la capitale Khartoum.

Depuis le 15 avril 2023, l’armée soudanaise et les FSR sont engagées dans une guerre que les médiations régionales et internationales n’ont pas réussi à arrêter. Le conflit a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba