Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
« Le bras de fer ne fonctionne pas » dans les relations avec des « États souverains » comme l’Algérie, a affirmé mercredi un conseiller de l’Élysée, après la libération de l’écrivain Boualem Sansal.
Par voie d’un échange avec la presse, ce conseiller a estimé qu’« il est entre les États comme dans la vie douteux que l’on obtienne les meilleurs résultats en se fâchant avec les gens que l’on sollicite », répondant à une question sur le départ du gouvernement de Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure à l’égard d’Alger.
Boualem Sansal, 81 ans, avait été arrêté en novembre 2024 et condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale ». La présidence algérienne a annoncé mercredi qu’il avait été gracié par le président Abdelmadjid Tebboune, à la suite d’une demande formulée par son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. L’écrivain est actuellement en route vers l’Allemagne pour y recevoir des soins médicaux.
Depuis Toulouse, le chef d'État français Emmanuel Macron a salué cette libération, soulignant « le tiers de confiance qu’a été l’Allemagne » et qualifiant cette issue de « fruit des efforts constants de la France et d’une méthode faite de respect, de calme et d’exigence ». Le locataire de l'Élysée a également dit « prendre acte du geste d’humanité » du chef de l’État algérien.
Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est réjoui d’une issue « diplomatique et humanitaire », tout en remerciant les partenaires européens impliqués. Il a ajouté rester « attentif à la situation de Christophe Gleizes », un autre ressortissant français toujours détenu en Algérie.
L’opposition a également exprimé son soulagement. L'ancien ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, longtemps critique de la politique menée vis-à-vis d’Alger, a salué la nouvelle sans polémique, évoquant « une très grande joie » et « un immense soulagement ».
Boualem Sansal avait été arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger à son retour de France où il avait tenu quelques semaines plus tôt des propos jugés « attentatoires à l’intégrité et à l’histoire de l’Algérie ». C’était sur le média d’extrême-droite Frontières. Il avait alors soutenu qu’une « partie du territoire actuel de l’Algérie appartient historiquement au Maroc ».
En mars dernier, il avait été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Dar El Beida, une peine confirmée le 1er juillet par la Cour d’appel d’Alger. Son incarcération était l’un des points ayant compliqué la crise entre l’Algérie et la France qui dure depuis juillet 2024.
