AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le porte-parole du ministère turc des Affaires Etrangères, Tanju Bilgic, a déclaré, vendredi, qu’Ankara attend des responsables russes qu’ils viennent en Turquie pour s’expliquer au sujet des violations de son espace aérien par des avions russes.

Bilgic est revenu sur cette actualité brûlante lors de la conférence de presse hebdomadaire du ministère.

«La Turquie est un membre puissant de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous sommes satisfaits de la solidarité appuyée témoignée par l’Alliance. Pour que l’OTAN envoie des troupes en Turquie, il faut une décision du Conseil. Nous n’avons pas fait de demandes de ce type», a expliqué Bilgic.

Il a indiqué que la mission des missiles patriotes installés en Turquie arrivait bientôt à sa fin, et que l’OTAN n’a pas encore pris de nouvelle décision quant à cette mission.

«Pour la Turquie, l’important est d’utiliser nos propres compétences en matière de défense. Nous le faisons. Nos moyens sont largement suffisants pour assurer notre défense», a-t-il dit.

En réponse à une question sur une éventuelle visite des responsables russes en Turquie, Bilgic a indiqué qu’Ankara attend des russes qu’ils se rendent en Turquie pour s’expliquer au sujet des violations de l’espace aérien turc.

«Nous avons exprimé cette attente à nos homologues russes, a-t-il expliqué. Pour le moment, aucune délégation n’est venue. Nous attendons toujours des explications après la seconde violation de notre espace aérien par les avions de chasse russes. Nous avons expliqué notre proposition dans le cas où une nouvelle violation devrait se reproduire. Les frontières de la Turquie sont intouchables. Nous répondrons conformément aux règles d’engagement. C’est un sujet militaire, sur lequel je ne suis pas habilité à m’exprimer.»

Le porte-parole des Affaires étrangères a exprimé les inquiétudes d’Ankara face à une possible nouvelle vague de réfugiés syriens, fuyant les zones de combats où la Russie intervient militairement.

Au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, Bilgic a rappelé que le processus est long mais que l’objectif final est d’y adhérer.

«J’ai appris par voix de presse les propos de madame Merkel, a-t-il ajouté. Notre objectif est la pleine adhésion, comme indiqué dans le traité d’Ankara signé avec l’UE. La Turquie et l’Europe ont besoin l’une de l’autre.»

Enfin, Bilgic a déclaré qu’Ankara est très satisfaite du chemin que prennent les négociations sur la Libye, espérant que le gouvernement d’unité nationale prendra ses fonctions au plus vite.