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Niger / Loi de finances : La société civile renoue avec les manifestations

- Dénommés «Journées d’actions citoyennes (JAC)», ces manifestations ont été suspendues depuis mars dernier, suite aux interdictions imposées par le pouvoir.

Lassaad Ben Ahmed  | 12.08.2018 - Mıse À Jour : 12.08.2018
Niger / Loi de finances : La société civile renoue avec les manifestations

Niger

AA / Niamey / Kané Illa

La société civile nigérienne a renoué, dimanche, avec ses manifestations contre la loi de finances 2018, a constaté le correspondant d’Anadolu à Niamey.

«Une gigantesque marche a réuni ce matin des milliers de personnes à Zinder, la deuxième ville du pays. Les manifestants ont réaffirmé leur opposition aux mesures antisociales contenues dans la loi de finances», a rapporté l’activiste Kaka Touda Maman Goni, dans une déclaration à Anadolu.

Il a ajouté que cette manifestation annonce d’autres qui auront bientôt lieu à travers le pays.

Dans un communiqué publié samedi, le «Cadre de concertation et d’action de la société civile nigérienne», regroupant les organisations de la société civile opposées à la loi de finances, a convoqué une réunion pour lundi 13 août en vue, entre autres, «de convenir des actions pour les prochaines journées d’actions citoyennes».

Dénommées «Journées d’actions citoyennes (JAC)», les manifestations contre la loi de finances avaient débuté depuis la publication de sa première mouture le 29 octobre 2017, avec une manifestation organisée à Niamey.

Cette manifestation a dégénéré lorsque qu’un groupe de manifestants a tenté de marcher vers le siège de l’Assemblée nationale pour «mettre en garde» les députés qui s’apprêtaient à adopter le projet de la loi de finances.

D’autres manifestations ont pu être organisées dans le calme, avant que le pouvoir ne décide d’interdire les «JAC» à partir du 25 mars dernier.

Ce jour-là, un collectif d’organisations de la société civile, mené par le «MPCR», le «Croisade» et l’association «AEC», avait appelé la population de Niamey à sortir manifester contre certaines mesures «antisociales» de la loi de finances.

La manifestation avait été interdite par les responsables de la ville de Niamey pour des raisons de «risques de trouble à l’ordre public».

Jugeant cette décision «illégale», la société civile avait maintenu sa manifestation.

Des échauffourées ont alors éclaté entre les forces de l’ordre et les premiers manifestants qui se sont rendus sur les lieux de rassemblement. Nouhou Arzika président du «MPC », Moussa Tchangari secrétaire général de l’association «AEC», Ali Idrissa coordonnateur du «Croisade» et plusieurs manifestants ont alors été arrêtés et accusés de «participation à une manifestation interdite» et de «complicité de dégradation des biens publics et privés».

Le 24 juillet dernier, les trois leaders de la société civile et certains manifestants ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et ont ainsi recouvré leur liberté après trois mois passés dans différentes prisons de la région de Tillabéry.

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