"Je suis Leila Ben Ali"..déclare la vedette du film "Jeunesse tunisienne"

Tunis 

Aymen Jamlai, Anadolu

"Oui... je suis Leila ben Ali", c'est avec ces  mots que l'actrice et journaliste tunisienne Beya Zardi a entamé la présentation de son rôle dans le film « Jeunesse tunisienne », dont le tournage s'est terminé récemment. Beya Zardi y  a joué le rôle de l'épouse du président  tunisien déchu, Zine Al Abidine Ben Ali.

Le film, est une production française, mis en scène  par la réalisatrice  tunisienne Raja Laameri. "Jeunesse Tunisienne" relate les événements de la révolution tunisienne du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011, ayant abouti à la chute de Ben Ali. Ce long métrage, met également en scène les  manœuvres de Leila Ben Ali au palais de Carthage durant cette période  et sa tentative de contrôler la situation et faire un coup d'état contre son mari, pour prendre les rênes du pouvoir.  

Dans une déclaration accordée à Anadolu Agency, Beya Zardi a considéré que l'expérience était un défi et une opportunité à ne pas rater, et dès que la réalisatrice lui avait proposé le rôle, elle a immédiatement accepté.

D'abord, parce que c'est sa première expérience cinématographique et ensuite  parce qu'elle interprétera  le rôle d'un personnage unique, ayant marqué l'histoire, non pour ses services rendus à la nation arabe, mais pour son injustice envers son pays et son recours à tous les moyens d'extorsion, a indiqué l'actrice.

Elle a ajouté : "Jeunesse tunisienne" est un résumé dramatique qui dévoile les dessous de la vie de Leila Ben Ali à l'intérieur du palais de Carthage. La réalisatrice a d'ailleurs recueilli les témoignages des amis et des personnes proches de l'ex-première dame de Tunisie.

Selon le livre "La Régente de Carthage", paru en France et  coécrit  par  Nicolas Beau et Catherine Graciet, Leila Ben Ali Trabelsi (57 ans),  avait suscité une grande polémique dans les milieux médiatique locaux et internationaux, à son arrivée au palais de Carthage.

Issue d'une famille tunisienne pauvre, elle a octroyé à ses proches des avantages qui les ont hissés au premier rang des familles riches de Tunisie,  et ce à travers des manoeuvres frauduleuses.  Elle s'est  également immiscée dans  la vie politique, et a même réussi à influencer certaines décisions, allant même jusqu'à vouloir s'accaparer le poste de son mari.

L'actrice Tunisienne considère qu'il n'y avait aucune exagération dans les détails du personnage puisque les Tunisiens ont déjà une idée sur l'épouse de Ben Ali. Mais, le plus important est de réussir à incarner le personnage et de relater l'histoire vraie d'une femme chanceuse, ayant commencé sa vie dans une famille extrêmement modeste pour finir par épouser un chef d'Etat.

La grande ressemblance dans les traits du visage et l'allure avec l'épouse de Ben Ali, ont joué en faveur de Beya Zardi et lui ont permis de faire cette expérience cinématographique avec une réalisatrice en quête du moindre détail, fait remarquer l'actrice. Selon l'actrice, la réalisatrice a une méthode particulière dans la direction de l’acteur. A la recherche d'émotions,  elle le pousse à se surpasser,  pour obtenir un jeu en profondeur. Raja Laameri se rapproche des productions dramatiques turques basées sur les sentiments et les émotions.

"Jeunesse tunisienne" sortira en salles en France  au printemps prochain, avant sa projection en Tunisie.